The Location of Refugee Female Teachers in the Canadian Context: “Not Just a Refugee Woman!”

Résumé

Cet article explore l’interaction entre les limitations et l’aptitude sociale au cœur des récits de quatre enseignantes yougoslaves qui ont immigré en Ontario et au Québec entre 1994 et 1998. Leur récit révèle plusieurs barrières systémiques auxquelles ces femmes ont été con- frontées dans leur nouveau pays, telles que le manque de coordination entre les services de l’immigration et les ser- vices à l’établissement, le manque d’information au sujet du processus de certification des enseignants, l’ignorance systémique des expériences et des reconnaissances internationales en enseignement et des pratiques de résolution, qui ont refoulé ces enseignantes vers les marges du système canadien d’éducation. En plus de signaler ces barrières à leur activité d’enseignante, ces femmes ont également dévoilé des limites psychologiques et culturelles qu’elles se sont imposées et qui ont nuit à leur établissement, telles que leur perception de leur compétences linguistiques réduites, d’être trop vieille pour poursuivre leur éducation, et de demeurer malgré tout étrangères au mode de vie canadien. Ces femmes ont également discuté de leurs choix et de leurs priorités dans le cadre de leur vie personnelle et profes- sionnelle, et comment ces décisions ont facilité ou freiné leur intégration dans la société et le système d’éducation canadiens. Cet article conteste le discours courant sur les réfugiés au Canada en mettant en lumière comment la race, la classe, le sexe, l’âge, l’ethnicité, et l’identité professionnelle, en plus du statut de réfugié, contribuent aux limitations et privilèges des femmes réfugiées dans le contexte canadien.